La rédaction du site Breizh-info s'est entretenue avec Laura Magné, rédactrice en chef de la revue La Furia. Un entretien à retrouver [ici].

Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, et présenter le projet « La Furia » ?

Laura Magné (La Furia.fr) : La Furia est un trimestriel satirique, humoristique créé par Marsault, Papacito,  Laurent Obertone et moi-même qui réunira également d’autres  contributeurs. Une revue dense de 144 pages que vous le retrouverez en  kiosque le 20 janvier prochain.

Breizh-info.com : En  moins de trois semaines, vous avez réussi votre pari, réunir plus de 15  000 abonnés. Comment expliquez-vous ce succès… qui de facto vous  oblige ?

Laura Magné (La Furia.fr) : Les  auteurs de ce projet étaient très attendus depuis plus de six mois  d’absence, ils ont un public très important désireux de nouveautés et de  nouveaux supports. En lançant le projet, nous ne pouvions pas imaginer  un tel emballement et l’obtention des abonnés nécessaires en seulement  trois semaines. Force est de constater que le public est clairement en  demande de leurs productions en dépit de la censure et des shadow ban  sur les RS.

Breizh-info.com : Le  premier numéro de la revue est prévu pour janvier 2022. Pouvez-vous nous  offrir un avant-goût de sa composition ? La revue a-t-elle vocation à  être dans tous les kiosques, ou uniquement sur abonnement ?

Laura Magné (La Furia.fr) : Le  premier numéro sera consacré aux élections. Il contiendra des  chroniques politiques, culturelles, sociologiques, historiques, des  interviews et le tout sera abondamment illustré par Marsault bien sûr et  également par d’autres illustrateurs sélectionnés pour l’occasion.

Le pré-lancement a été fait par abonnement (je renvoie vos lecteurs au site : lafuria.fr)  mais la revue sera également disponible en kiosques et en librairies,  c’est là tout le principe de ce projet : une présence sur le terrain.

Breizh-info.com :  Vous avez beaucoup cité « Hara-Kiri » dans la (rare) presse, qui vous a  donné la parole. Est-ce une référence pour vous ? Qu’est-ce qui faisait  l’intérêt de cette revue que finalement, les plus jeunes ne connaissent  pas ?

Laura Magné (La Furia.fr) : Hara-Kiri, créé par le Professeur Choron et François Cavanna, était  hautement cynique et satirique dont le ton était donné par cette  première couverture « honni soit qui pense mal ». Rapidement, le  magazine a été « interdit à l’exposition et à la vente des mineurs ».  Au-delà d’une comparaison qui paraît difficile de nos jours – le journal  a été créé en 60 – il s’agirait plutôt d’une ambiance commune. Une  volonté de bousculer les codes actuels et venir à contre-courant des  magazines bien-pensants d’aujourd’hui. Tout laisse supposer lorsque l’on  observe la censure actuelle et la puissance de Big Brother qu’un  journal comme Hara-Kiri ne pourrait pas voir le jour aujourd’hui.

Breizh-info.com : De  Laurent Obertone à Papacito en passant par Marsault ou Stéphane Édouard,  ou encore Julien Rochedy, les personnalités ayant répondu présentes à  votre projet sont particulièrement diverses. Comment allez-vous faire,  en tant que rédactrice en chef, pour maintenir une forme d’unité dans la  revue et faire en sorte que cela ne parte pas dans tous les sens ?

Laura Magné (La Furia.fr) : Mon rôle est effectivement de partir à la recherche de contributeurs et  ma volonté est d’avoir une pluralité dans les tons donnés et les  papiers publiés. Vous avez cité des personnalités ouvertement  politisées, mais il y aura également des auteurs de littérature comme  Ghislain Gilberti et Mattias Köping qui ne seront pas là pour politiser  la revue mais pour agrémenter les pages de nouvelles littéraires.

Je tiens à ce que les  auteurs, tous autant qu’ils sont, gardent une liberté totale dans ce  qu’ils veulent écrire. C’est clairement ce qui manque aujourd’hui dans  notre pays : les rédactions et les maisons d’édition censurent les  auteurs à tour de bras. Beaucoup d’auteurs de littérature se plaignent  de la censure opérée par les maisons d’édition. On note qu’il est très  difficile pour eux d’obtenir gain de cause au détour d’une phrase. À  titre personnel, mon raisonnement est tout autre, seule la liberté  d’expression doit faire foi. Et pour que le magazine soit complet, il  est important de retrouver des personnalités différentes, qui ne  rassemblent pas nécessairement le même public mais qui sont toutes  désireuses de faire bouger les lignes.

Breizh-info.com :  Alors qu’aujourd’hui, le digital, la presse en ligne, semblent tout  dévorer sur son passage, votre pari, pour le moment réussi, n’est-il pas  le signe que finalement, il y a encore quelques niches et quelques  ouvertures dans la presse papier permettant une réussite économique et  un succès littéraire ?

Laura Magné (La Furia.fr) : Depuis sept ans que je fais ce métier, je constate que le lectorat  préfère encore le papier au numérique. Que ce soit pour les livres ou  pour la presse. Il y a une volonté de tenir l’objet entre les mains.  Tous les auteurs cités et concernés par ce projet sont disponibles en  version papier et tous vendent à grande échelle. Je suis convaincue que  le papier a encore de beaux jours devant lui. Quelle que soit la maison  d’édition, le gros des ventes se fait en version papier, les ventes  numériques représentent une niche – environ 10 % du marché pour les  livres. Bien sûr, il ne faut pas négliger qu’une part importante du  lectorat consomme uniquement du contenu gratuit – dessins de Marsault,  vidéo de Papacito, de Stéphane Édouard, de Julien Rochedy, etc. Mais  cela fait partie du jeu, il faut donner un contenu gratuit de qualité  pour amener les lecteurs à les soutenir financièrement en achetant leurs  productions.

Breizh-info.com : Le mot de la fin pour nos lecteurs ?

Laura Magné (La Furia.fr) : Certains lecteurs se plaignent, au détour de commentaire, du prix des  ouvrages ou de l’abonnement de la revue, s’imaginent que les auteurs  roulent sur l’or et sont milliardaires. Comme je le précisais au-dessus,  tous offrent un contenu gratuit de qualité qui ne leur fait pas gagner  le moindre centime. Et produire de la vidéo sur YouTube ou du dessin  gratuit demande des moyens financiers. Il ne faut jamais oublier qu’ils  sont auteurs à temps plein et, comme tout un chacun, ont besoin de  gagner leur vie. Alors, pour les auteurs qui les lisent en ligne, qui  veulent que ce combat continue, pensez à vous abonner à La Furia  et également à soutenir financièrement les auteurs en achetant leurs  productions – ouvrages, conférences, bandes dessinées, etc. ! C’est le  seul moyen pour qu’ils continuent le combat – je parle bien évidemment  du combat intellectuel ;-).

Propos recueillis par YV

28 novembre 2021
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* abonnement remboursé si le premier numéro de la revue n’est pas publié
* minimum un numéro en cas de lancement de la revue
** aux conditions tarifaires applicables à la date de renouvellement